COP 21 – L’experience d’une Stagiaire

Étudiante en master 1 d’histoire contemporaine à l’université Paris Sorbonne, j’ai eu la chance de faire un stage à la COP 21 – CMP 11 qui s’est déroulée à Paris du 30 novembre au 12 décembre 2015. Après les évènements dramatiques de Paris le 13 novembre ; le maintien de la conférence m’a semblé être à la fois le symbole de la résistance face à la menace terroriste et une réponse sage autant qu’un message fort à travers l’ouverture sur le monde.

Ce stage a été une expérience unique à tous points de vue. Le poste « d’agent de liaison » est une première dans l’histoire des COP CMP. La volonté d’associer la jeunesse est une idée proposée par le gouvernement français à l’ONU. Au-delà de la COY (Conférence of the Young) qui était destinée à la jeunesse, nous impliquer dans la COP permettait de sensibiliser aux enjeux internationaux que représentent aujourd’hui le réchauffement climatique. Ma mission en tant qu’agent de liaison était de faire le lien entre le pays d’accueil et les invités. Je devais informer, guider et accompagner une délégation pendant les deux semaines que durait la conférence. Pour ce faire, il fallait connaitre les lieux (le site était composé de près 6 halls eux-mêmes divisés en de nombreux pavillons représentant les pays…), savoir à qui s’adresser pour chaque chose (protocole, informatique, restauration, accréditations, programmes des évènements…), connaitre les autres agents de liaison en charge des délégations et prendre contact avec la délégation en vue de l’ouverture de la COP deux jours plus tard.

Le premier jour du stage coïncidait avec le « Leader’s Event » ; cela a été ma première expérience en tant qu’agent de liaison ; je devais accueillir et accompagner le chef d’état de ma délégation de son arrivée à son départ. Tout l’évènement était encadré par le protocole très strict de l’ONU, organisateur de la conférence. J’ai retenu une chose essentielle de cette journée particulièrement intense ; l’humanité des chefs d’états. Le prisme des medias déforme souvent leur action, leur rencontre m’a permis de prendre conscience de la difficulté de leur fonction. Les jours suivants ont été moins stressants du fait du départ des chefs d’état, laissant la place à leurs représentants pour le début des négociations. Les ambassadeurs et les négociateurs ont eu un rôle essentiel dans les discussions ; ils ont défendu leurs états, et pour certains l’enjeu était crucial. J’ai eu la chance d’accompagner la délégation d’un petit état des Caraïbes pour lequel les enjeux étaient bien plus importants que pour un état comme la France. Pour eux, cet accord, que les journalistes français qualifient d’historique, était en fait une question de survie.

En somme, si je devais retenir trois choses de cette expérience incroyable : la première serait la sécurité. Ce qui m’a frappé en venant chercher mes accréditations, c’est l’important dispositif de sécurité déployé sur le site du Bourget; en zone bleue la sécurité onusienne, et autour, les forces de l’ordre françaises. Leur présence, on l’a souvent oublié dans la presse, a permis le succès de la conférence. Ensuite, lors de la deuxième semaine, les réunions entre les différents partis sont devenues plus nombreuses à mesure que les négociations avançaient. Quand les journées s’allongeaient inexorablement, rappelant immanquablement l’échec de Copenhague ; la présence des délégations tôt le matin jusqu’au petit matin suivant, m’ont fait prendre conscience de l’implication de tous pour faire aboutir les négociations à un accord véritable et tangible. Enfin, avoir pris part à cette conférence m’a montré que l’ONU prenait vraiment en compte les états les plus vulnérables. Ce qui me semblait souvent être, en étudiant les questions internationales de loin, une chimère philanthropique occidentale, était plus qu’une simple institution. En fait, elle a vraiment pris une nouvelle dimension dans cet accord qui, on ne peut que l’espérer, sera ratifié et respecté par tous les signataires.

Medias fournies par COP 21.