Editorial: 06.12.1989

6 décembre 1989. Une date qui marquera à jamais la psyché collective québécoise. Malgré le temps passé depuis le massacre de la Polytechnique, les plaies demeurent vives. Des familles terrassées, des témoins impuissants et traumatisés, mais aussi tout un peuple lié de près ou de loin aux événements, unifié dans la stupéfaction et l’horreur. 

Ce texte, sublime et triste, de Rima Elkouri : Yvon Bouchard, enseignant dans la première classe dans laquelle l’assassin a fait irruption, livre un témoignage bouleversant et émouvant des événements, s’extirpant de son silence douloureux pour la première fois en 30 ans. 

Ce témoignage survient dans la foulée de commémorations se déroulant aux quatre coins de la province. À cet effet, nous, membres de l’équipe du McGill International Review, invitons nos lectrices et lecteurs à vous joindre à nous à la commémoration organisée sur le campus de McGill ce vendredi 6 décembre 2019 à 10h30. Affichons, ensemble, que tou.te.s les étudiant.e.s de McGill, femmes et hommes, étudiant en français ou en anglais, en génie ou dans d’autres domaines, se souviennent. 

Je me souviens; notre devise, si chargée de sens. Nous nous souvenons de cette terrible tragédie. Nous nous souvenons du chemin parcouru pour l’égalité des femmes, mais du long chemin qu’il reste à faire. Nous nous souvenons que cette haine, qui cherche à diviser, existe toujours, sous diverses formes. Nous nous souvenons de la mosquée de Québec, mais aussi des vigiles spontanées, de la vague d’amour, de solidarité et d’inclusion. Encore aujourd’hui, malgré la crainte d’un populisme grandissant, de fractures plus apparentes, nous nous souvenons de la manière de constituer une nation accueillante, diverse, unie et égalitaire. Vendredi et pour toujours, nous nous souvenons de ces 14 brillantes femmes assassinées.